Mannequin, l’envers pas toujours reluisant, du décor

Elles sont belles sous les feux des projecteurs et tout semble leur sourire, comme celui, quelles sont obligées d’arborer, même si parfois la descente de l’estrade est difficile. Derrière le strass et les tenues magnifiques des podiums, il faut pour de nombreux modèles lutter contre la précarité et l’endettement. Les conditions de travail, sont souvent extrêmement difficiles et les contrats de travail à la limite de la légalité.

Le sujet reste tabou, et pour avoir des témoignages, il faut avoir recours à l’anonymat. C’est le cas de cette jeune femme, qui déclare être endetté auprès des agences à Paris et à New-York avec lesquelles, elle est sous contrat depuis le début de sa carrière dans le mannequinat à 17 ans. Âgée de 20 ans, elle a déjà défilé pour Prada, Rick Owens et Comme des Garçons et posé pour Vogue.

C’est ce type de cas, que l’association Model Law défend. Elle a lancé début 2018, un manifeste pour « mettre fin à des années d’abus, de pratiques douteuses et de non-respect du code du travail« .

La cofondatrice de Model Law, Ekaterina Ozhiganova, mannequin et traductrice russe basée en France, assure que les sujets d’argent sont plus tabous que le harcèlement sexuel mis en lumière par l’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo.

Les témoignages dénoncent le fait, qu’il faut par exemple rembourser les frais, que l’agence, a fait pour vous lancer, casting, photos, etc…etc… Lors d’un défilé, il faut payer l’hôtel réservé par l’agence, et d’autres dépenses. Souvent, le coût est directement retenu sur votre paie. Ensuite, certains paiements se font sous forme de vêtements ou de sac, car cela revient moins cher pour les marques, et cela les arrangent pour les impôts. En ligne de mire aussi, le travail non rémunéré. « Quand on pose pour les magazines, être payée, c’est l’exception. Pourtant, ce sont des heures et des heures de travail », accuse l’une d’elles, qui rajoute « ok, c’est le prestige, mais comment tu paies ton loyer ?« . Certaines, avouent compter sur des relations « avec des hommes suffisamment aisés pour les soutenir ».

Au bout de tout cela, il ressort que seulement 2 % d’entre elles gagnent beaucoup d’argent dans un domaine, où tout se joue sur quelques années. Les autres restent éternellement endettées auprès de leurs agences qui détiennent un moyen de pression.

A ce sujet, en 2017 le directeur de casting américain James Scully, a jeté un pavé dans la mare en dénonçant les pratiques de certains de ses homologues. LVMH et Kering, avaient réagi en promulguant une charte pour mieux protéger les mannequins, interdisant notamment l’emploi des moins de 16 ans.

Crédit photo : susie xu

 

 

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