Malgré de nombreuses campagnes, les infections sexuellement transmissibles (IST) connaissent une hausse importante. Il semble que les nombreuses campagnes médiatiques n’aient pas eu l’impact souhaité. Nous assistons donc à une recrudescence du nombre de personnes touchées par la bactérie chlamydia, qui est passée de 10 000 personnes infectées, à 270 000 en quatre ans, mais aussi par le gonocoque, les blennorragies, dont les cas diagnostiqués ont triplé entre 2012 et 2016.
Pour Jean-Marc Bohbot, médecin infectiologue, et directeur médical de l’Institut Fournier, a expliqué dans une interview sur France-Inter, que ce n’est hélas pas une réelle surprise, car cela fait plus de vingt ans que la sonnette d’alarme est tirée. Dans le collimateur, la prévention s’est énormément et trop focalisée sur le Sida, au détriment d’autres infections qui peuvent pourtant avoir de graves conséquences. Le spécialiste, explique qu’en France, le Sida continue de tuer, mais une infection sexuellement transmissible, comme le papillomavirus, tue deux à trois fois plus de femmes par an que le Sida. Celui-ci, a en quelque sorte et à son insu, masqué les autres problématiques. Si la lutte contre le SIDA est pleinement justifiée, elle ne doit pas faire de l’ombre aux autres infections sexuelles dangereuses.
De mauvaises habitudes ont été prises. Si les gens savent bien qu’il faut utiliser un préservatif, ils l’utilisent de manière très épisodique et pas pour tous les rapports sexuels. Par exemple, on n’attrape pas le Sida par les fellations, mais pour toutes les IST, c’est un risque. Il y a d’une part, des utilisations très épisodiques du préservatif et d’autre part, ce n’est pas ciblé sur l’ensemble des rapports à risque.
Il faut rajouter pour expliquer cette nette augmentation, un meilleur et plus large dépistage. Cependant, attention une prise de sang ne suffit absolument pas à dépister toutes les IST. C’est valable pour le Sida, pour la syphilis et les hépatites, mais pas pour les gonocoques, la chlamydia, le mycoplasma genitalium.
Enfin, on a aussi des comportements à risque qui augmentent et à ce sujet, Jean-Marc Bohbot explique il n’y a pas forcément plus de multipartenaires, il y a simplement des partenaires qui changent.
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