Ce sont, des chiffres alarmants, que l’association K d’urgences, présidée par la journaliste Christine Kelly, et la CAF de Paris, ont annoncés. Ils concernent le nombre d’enfants touchés par la pauvreté. Dans certains quartiers de la capitale, c’est plus de la moitié des familles monoparentales, qui vit en dessous du seuil de pauvreté.
Plus précisément, ils révèlent que 34,9 % d’entre elles vivent avec moins 1 015€ de revenus mensuels, contre 11,8 % des personnes vivant en couple. On peut nettement faire le parallèle entre cette accélération de la pauvreté, et l’explosion de la monoparentalité. Elle concernait à peine 10 % des Français en 1975, contre 23 % en 2014. Christine Kelly enfonce le clou, en précisant, « et derrière un parent seul, il y a un ou plusieurs enfants davantage exposés à la pauvreté« . Pour illustrer cela, Christine Kelly raconte sa discussion avec un policier, dans le XVe, qui dormait aussi dans son véhicule avec son fils. « Voilà la réalité de Paris « , s’inquiète Christine Kelly.
Les chiffres sont très contrastés, même si à première vue, la situation paraît meilleure dans la capitale, que dans le reste du pays, avec une moyenne de 22,4 %. L’inquiétude porte sur le fait, qu’il existe une très forte disparité entre les quartiers.
Dans les arrondissements du nord-est parisien, et le long des boulevards de la petite ceinture, plus de la moitié des familles monoparentales, se retrouvent sous le seuil de bas revenus, d’après les données de la Sécurité sociale, de l’Insee et de la CAF. A l’inverse, dans l’ouest parisien, et sur la rive gauche, la situation est meilleure pour 40 % des parents seuls, qui sont cadres ou professions libérales.
Olivier Noblecourt, le délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, constate dans un premier temps, que « si on juge une société à la manière dont elle traite les plus fragiles, ce n’est pas très reluisant« . Pour lutter contre cette pauvreté, il évoque plusieurs pistes de réflexion, pour améliorer les conditions de vie de ces enfants, comme la tarification des cantines, ou l’accès à la culture et aux loisirs.
Pas suffisant pour Marie, une mère qui élève seule un garçon de 9 ans, depuis que son conjoint l’a courageusement quitté sans le reconnaître. Il faudrait d’abord instaurer une allocation familiale dès le premier enfant, « parce que c’est à l’arrivée du premier qu’on achète tout ». Il faudrait aussi tenter de compenser l’absence du deuxième parent, »je n’ai pas entendu parler d’aide sur les modes de garde. Or, c’est notre principal problème, et c’est ce qui freine notre carrière professionnelle« .
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