La tendance est au féminisme, et comme toute tendance, elle a des effets plus ou moins désirés ou appréciés. Cela touche même le monde, pourtant nettement masculin de la Formule 1. Les dirigeants du Championnat du monde, ont annoncé cette semaine qu’ils allaient supprimer les « grid girls », c’est-à-dire les indispensables hôtesses, qui accompagnent chaque pilote sur la piste de départ pour le protéger du soleil ou de la pluie avec un magnifique parapluie, et qui défilent sur la piste. Cette décision, fait évidemment largement débats chez les amateurs de sports mécaniques qui y voient une nouvelle attaque contre les libertés et un intolérable diktat des bien-pensants. Le sujet, a aussi provoqué des remous dans les rangs des « grid girls », qui ne sont pas contentes, de ne plus pouvoir exercer librement une activité apparemment bien rémunérée.
En effet, c’est un coup dur pour les « grid grils » qui ont tenu à prendre la parole et affirmer leur désaccord. Elles veulent dénoncer l’impact des mouvements féministes coupables selon elles, d’être à l’origine de cette décision. Rebecca Cooper, hôtesse à cinq reprises sur les pistes explique, « l’inévitable est donc arrivé, les grid girls ont été supprimées de la F1. C’est ridicule que des femmes qui affirment se battre pour les droits des femmes disent aux autres ce qu’elles devraient ou non faire. On nous empêche de faire un travail que nous aimons et dont nous sommes fières de faire. Le politiquement correct devient fou« . Même son de cloche chez Michelle Westby, ancienne « grid girl » reconvertie pilote. « Nous sommes plus vêtues que les adolescentes dans les supermarchés. Je suis retirée, mais je pense à ces filles qui ont perdu une importante source de revenus parce que les féministes pensent mieux savoir que les autres alors qu’elles n’ont pas le moindre indice. C’est frustrant ».
Il faut cependant largement nuancer les choses, car personne n’a jamais réclamé, ou interdit quoi que ce soit par pur souci éthique. Il ne faut pas oublier, que ce sont des impératifs publicitaires et des choix dictés par l’image, qui ont créé cette fonction complètement superflue de « grid girls ». Ce seront ces mêmes impératifs qui amènent les décideurs à juger que les « grid girl » ne véhiculent plus une bonne image et vont les faire disparaître.
Inutile de placer les combats du féminisme, de la liberté de choix, de la censure ou d’autres grands idéaux dans ce qui restent avant tout un choix purement économique et de gros sous. Nous sommes dans le monde du spectacle, de l’image, de la perception, et tous les choix sont régis par la recherche de l’audimat. Des annonceurs, font du placement de publicité, et des jeunes demoiselles gagnent de l’argent avec cela comme dans beaucoup d’autres domaines. Le tout fonctionne quand c’est la mode et la tendance, cela disparaît quand ça ne l’est plus.
Côté F1, Juan Manuel Fangio n’y a jamais pensé, Jackie Stewart s’en est passé, cela n’a pas sauvé Ayrton Senna, et on attend encore des femmes aux commandes d’une F1 pour une saison. Là, il y a matière à polémique et à discussion.
Crédit photo : Claude Chl