Ils sont jeunes, performants et font le bonheur des spectateurs et des médias. Les sportifs de haut niveau ont la belle vie… jusqu’au jour où le corps ou la tête disent « stop ». À l’heure de la reconversion et de l’après-carrière, nombre d’entre eux sont peu ou pas préparés à cette « petite mort ». Pour y faire face, des outils existent, comme l’Institut national du Sport (Insep), l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) ou encore l’Union Financière de France (UFF) Sport conseil, qui offrent un accompagnement dans le temps, permettant d’anticiper l’avenir.
Les sportifs de haut niveau ont tous un trait commun, qu’ils soient des stars du PSG ou des volleyeuses de Nationale 2 : ce sont de grands passionnés de leur discipline. Depuis le plus jeune âge, leur quotidien tourne autour des entraînements et des matchs le week-end. Avec un objectif très clair : aller le plus haut possible et devenir professionnel.
L’envers du décor
Star du sport, vie rêvée ? Derrière la scène et ses lumières se cachent une réalité plus austère. Bien sûr, le salaire mensuel moyen d’un professionnel en France exerçant dans un sport collectif peut faire quelques envieux : 7 000 € pour un handballeur de D1, 9 000 € pour un basketteur de Pro A et même près de 42 000 € pour un footballeur de L1. Encore faut-il souligner que 40% des sportifs professionnels vivent avec moins de 500 euros de salaire par mois… Autre aspect à prendre en compte : la durée très courte des carrières professionnelles qui oscillent entre 10 et 12 ans, en moyenne. Après 30 ans, nombre d’entre eux voient ainsi devant eux une route vierge de projets. Et pour cause : la retraite approche, l’heure est à la reconversion…
Le jour où ils ont cessé d’être des sportifs de haut niveau, les professionnels peuvent traverser une triple crise. Tout d’abord identitaire car l’arrêt est une source d’anxiété voire même de dépression. Ensuite physique car le rapport au corps est totalement bouleversé. Enfin financière car la carrière sportive ne permet pas (sauf exception) de vivre confortablement toute sa vie.
Insep, UFF… des organismes existent pour bien s’entourer dès le plus jeune âge
Heureusement, en France, l’épineuse question de la reconversion des sportifs est prise au sérieux depuis de nombreuses années. Du côté de l’Insep (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance), le pôle d’excellence du sport français qui regroupe plus de 600 sportifs de haut niveau, dont 140 mineurs, un accompagnement à la reconversion se fait à différents moments de leur parcours. Notamment dès l’adolescence où l’institution fait en sorte de convaincre les jeunes pépites de passer leur bac.
Les sportifs professionnels peuvent également s’entourer de conseillers en patrimoine comme ceux de l’ UFF Sport Conseil. Présente sur tout le territoire français depuis 2001, la structure compte dans son portefeuille plus de 1 000 anciens sportifs professionnels. Elle propose un accompagnement en amont bien avant la signature d’un contrat professionnel. Les conseillers interviennent dans les centres de formation afin de sensibiliser les jeunes aux questions financières : maîtrise d’un budget mensuel, décryptage d’une fiche de paie, formation à l’épargne de précaution, sensibilisation au bilan prévoyance (indemnités journalières, perte de licence, décès)… Des questions qu’il est indispensable de poser tôt pour rendre la reconversion moins épineuse.
Selon l’ UFF Sport Conseil, près de 60% des sportifs retraités n’ont pas anticipé leur avenir financier et professionnel. D’où sa proposition de mettre en place un coach patrimonial dédié au professionnel pendant et après sa carrière afin de parer à toutes les situations financières et sportives, notamment en cas de blessure temporaire ou définitive.
Le chômage, autre réalité
En 2018, la réalité du monde sportif professionnel n’est pas différente de celle vécue par l’ensemble des Français. Avant leur retraite (précipitée ou programmée), certains sportifs se retrouvent confrontés à la dure réalité du chômage. Selon les Notes d’analyse Sport Eco publiées en mai 2017, le taux de chômage dans le football professionnel tourne autour de 9,4%, un pourcentage similaire au niveau de la population française. Dans d’autres sports, les chiffres sont plus flous car il est difficile de savoir si un sportif sans contrat « anticipe » ou non sa retraite sportive avant de se retrouver à Pôle Emploi.
En attendant, les footballeurs peuvent bénéficier du soutien de l’UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels), le syndicat qui les accompagne tout au long de leur carrière. Chaque année, il organise des stages pour aider les jeunes chômeurs à trouver un nouvel employeur. Ces stages affichent un taux de réussite de 60 %. Preuve que l’accompagnement, qu’il soit destiné aux retraités ou aux chômeurs, est une aide précieuse pour éviter de vivre une « petite mort » durable.