Les différences de traitements dus à la pauvreté vont se loger partout. Une étude pilotée par l’OMS, démontre que de manière générale plus les femmes sont pauvres, plus elles accouchent par voie basse. Le nombre de naissances par césarienne est particulièrement disparate, et très inégalement répandu dans le monde.
L’étude publiée par la revue médicale BMJ, et coordonnée par l’Organisation mondiale de la santé, porte sur 72 pays lors de la période 2010-2014. Elle démontre en effet, que les naissances par césarienne sont assez répandues en Amérique latine par exemple, mais font par contre, cruellement défaut dans l’ensemble du continent Africain.
Pour éviter d’enfoncer des portes ouvertes, l’étude a volontairement exclu les pays industrialisés les plus riches, pour essayer de comprendre de manière plus fine, le pourquoi de ces disparités. Il apparaît tout de même, sans trop de surprise, que l’on note dans les endroits où les césariennes sont trop rares, des moyens médicaux insuffisants. Cela va du manque d’infrastructures de santé spécialisé et de personnel médical qualifié. Il est aussi question des coûts impossibles à assumer par les familles. Il faut aussi évoquer, l’influence des croyances et des coutumes. Elles véhiculent tout un faisceau de craintes, à la fois personnelles et physiques, douleurs, séquelles éventuelles, mais aussi des craintes d’ordre sociétal, notamment juridiques et de statut social.
Du coup, on retrouve d’étonnantes différences entre l’Afrique subsaharienne, ou la césarienne est très peu pratiquée, comme par exemple au Tchad (1,5 % des naissances), au Burkina Faso (2,1 %) en Côte d’Ivoire (3,1 %) ou en République démocratique du Congo (5,5 %). Par contre, elle est très pratiquée dans des pays comme l’Égypte (55,5 %).
En Amérique du Sud, on notera les résultats particulièrement élevés de 58,9 % en République Dominicaine ainsi que l’Argentine (43,1 %) ou la Colombie (36,9 %).
Une constante relie tous les pays, plus les femmes sont pauvres, plus elles accouchent par voie basse. Les césariennes sont l’apanage des groupes plus aisés. En République Dominicaine par exemple, parmi les 20 % de femmes les plus riches, 81 % accouchent par césarienne. Preuve que dans ce cas-là, on assiste par contre à un abus de cette pratique.
D’après l’OMS, un taux normal de césariennes, d’un point de vue médical, se situe entre 10 et 15 %.
Crédit photo : LOFGREN