C’est ce qui s’appelle un vrai exploit. Les Françaises sont donc devenues championnes du monde de hand pour la deuxième fois de leur histoire, en déjouant au passage tous les pronostics qui leur étaient défavorables. Au terme d’une énorme finale, ponctuée d’un finish et d’un suspense irrespirable, elles ont battu les Norvégiennes pourtant à la fois favorites, et il faut bien avouer, les maîtres du handball féminin depuis 20 ans.
Quatorze ans, après leur premier sacre, les revoilà donc sur le toit du monde. Pour cela, les Françaises ont entamé leur finale, pieds au plancher, pour éviter de donner encore plus de confiance à leur adversaire et leur puissance physique indéniable. Ce sont donc les bleues, qui menaient au score à la mi-temps (11-10), dans une salle d’Hambourg, en Allemagne, pourtant tout acquise à la cause norvégienne. Même scénario en deuxième mi-temps, les Françaises ont bien débuté sans pouvoir définitivement décramponner les Norvégiennes, qui sont revenues systématiquement au score. Cependant au finish, les Françaises ont repris l’avantage à la 56e minute (21-20), et elles ont définitivement pris l’ascendant, une minute plus tard, avec deux buts d’écart à deux minutes de la fin (22-20, 58e).
Ce succès féminin est aussi celui d’un homme, Olivier Krumbholz, l’entraîneur qui après avoir été démis de ses fonctions en 2013, est revenu après deux années catastrophiques pour le handball féminin. Il a, semble-t-il, rajouté un peu de souplesse dans sa rigueur et son autoritarisme, qui lui ont valu sa disgrâce passagère. Il apparaît tout de même, que sa méthode basée toujours sur la rigueur donne des résultats.
Avec cette victoire, le handball féminin prend toute sa place dans une discipline devenue de très loin la plus grande pourvoyeuse de médailles des sports collectifs du pays avec 18 dont 11 d’or chez les hommes depuis 1995 et 9 dont 2 médailles d’or chez les femmes depuis 1999.
La notoriété arrive peut-être un peu lentement, mais elle arrive avec un indicateur imparable, le nombre de passages des matchs sur des chaînes gratuites grand public. A ce titre, la diffusion des mondiaux masculins et féminin par le groupe TF1, avec au micro le commentateur-vedette de l’équipe de France de football Grégoire Margotton, est un immense succès.
Cependant, Alexandra Lacrabère, qui évolue au poste d’arrière-droit, ou de demi-centre espère plus, « si on pouvait passer un peu plus souvent sur des chaînes accessibles à tout le monde, ce serait mieux pour le handball. Quand je vois que le foot féminin passe alors qu’elles n’ont rien gagné du tout, je me dis pourquoi pas nous ». L’année 2018, offrira une belle occasion de faire avancer leur cause avec l’Euro féminin, qui aura lieu en décembre dans l’Hexagone.
En attendant, le handball français peut, être fier d’avoir ses équipes nationales féminines, et masculines toutes les deux championnes du monde.
Crédit photo : Graffyc-Foto-