C’est une terrible constatation que la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE, le premier syndicat étudiant), fait dans son rapport annuel sur le « coût de la rentrée. Elle explique que « les mutuelles de santé étudiantes grèvent inutilement le budget des étudiants« . La fédération dénonce une hausse des complémentaires santé importantes, au vu d’un budget étudiant standard.
Ce n’est pas une réelle surprise, mais plutôt une confirmation qui pourrait amener à revoir le fonctionnement dans sa globalité. Plusieurs rapports de l’association de consommateurs UFC-Que choisir, du Défenseur des droits et de la Cour des comptes, ont fait état de dysfonctionnements dans les missions qui leur sont confiées. Ils dénoncent par exemple des retards dans la distribution des cartes Vitale, des délais de remboursements particulièrement longs, qui dans certains cas deviennent intolérables.
Très sévère dans ces remarques, la FAGE explique que les mutuelles « jouent bien souvent sur la méconnaissance des néo bacheliers d’un système complexe pour leur vendre à leur insu ou par insistance des produits de complémentaires en dehors du régime obligatoire. 25 % ignorent qu’elles ne sont pas obligatoires.
Si le syndicat force la charge, c’est qu’il veut tout simplement remettre en cause le système actuel, et les mutuelles doivent se préparer à voir leur échapper la gestion du régime obligatoire. Cette revendication défendue par le syndicat, figurait d’ailleurs dans la campagne présidentielle du candidat Macron.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, a d’ailleurs déclaré qu’à la rentrée 2018, « les étudiants pourraient bénéficier du régime général de la Sécurité sociale ».
« Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la gale » pourraient dire les mutuelles qui voient dans cette charge une manœuvre politique. Ahmed Hegazy, président d’Emevia, réseau national des mutuelles étudiantes régionales fait remarquer qu’il s’agit « d’un cadeau politique fait à la FAGE « en échange « d’une paix sociale dans les universités à la rentrée 2017″. Ahmed Hegazy dénonce chez la FAGE, soit une méconnaissance de la réalité du terrain, soit une dose de mauvaise foi. Il explique, « sur 160 000 étudiants affiliés via la Smeno, seuls 20 000 ont une complémentaire santé. On veut faire croire que nous vampirisons les étudiants. Ce n’est pas une réalité ».
Après les remarques sur les loyers, et la baisse de 5 euros des aides au logement, le budget des étudiants, continu à nourrir bien des débats.
Crédit photo : Campus France