Les dernières préconisations du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes (HCE), dans son dernier rapport sont sans concession. Pour le Haut Conseil, il n’ y a pas de secret, si l’on veut avoir des résultats concrets, cela passe par plus de moyens financiers (budget en hausse), et des moyens techniques avec un ministère de plein exercice dédié aux droits des femmes.
La nouvelle secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa a commandé un rapport, et elle a certainement pas été déçue, car ce n’est pas moins de 40 propositions qu’elle a eues.
Ce rapport pointe tout d’abord des manques dans les premières dispositions prises par Emmanuel Macron. Le HCE, comme certaines organisations féministes, regrette que les droits des femmes ne fassent pas l’objet d’un ministère de plein exercice.
Le Haut Conseil recommande, tout d’abord de nommer à l’Élysée et à Matignon « un/e conseiller/e dédié/e aux droits des femmes », et de maintenir un référent à l’égalité au sein de chaque ministère, qui existait durant le quinquennat Hollande.
Claire Guiraud, secrétaire générale du HCE et co-rapporteure, explique « on est tous construit sur des stéréotypes, et on a tendance à penser au masculin ». « Or, de nombreux sujets ont des problématiques différents si l’on est homme ou femme, à l’exemple du temps partiel. Sans cette expertise sur l’égalité, on passe complètement à côté de cette ambition ».
Claire Guiraud, fait aussi part que dans le même rapport, le HCE préconise la mise en place d’un suivi d’indicateurs de l’égalité. « Nous rêvons d’une communication aussi régulière que sur les chiffres du chômage ou de la sécurité routière, qui permettrait, tous les mois, de faire un point d’étape.
Néanmoins, le nerf de la guerre, c’est l’argent, et le HCE est clair en dénonçant un « sous-financement ». Il constate que le budget global alloué, ne va pas permettre de faire appliquer les mesures déjà existantes.
Les autres recommandations se tournent vers différentes directions comme une communication sans cliché. Par exemple, « l’usage du féminin dans les noms de métier, fonction, grade ou titre », qui a du mal à entrer dans les mœurs.
Il évoque aussi des choses plus dramatiques comme la violence, car « une femme meurt toujours tous les trois jours sous les coups de son conjoint, et seul 1 % des violeurs est condamné.
Plus de moyens financiers et humains restent donc le mot d’ordre du rapport du HCE, cela reste la base indispensable d’une action réellement efficace.
Crédit photo : Najat Vallaud-Belkacem