Vous l’avez bien compris, le mot nous vient de l’anglais (nest) qui veut dire nid. Cette pratique consiste à conserver le domicile familial, afin de perturber le moins possible l’environnement des enfants. Du coup, ce sont les parents qui bougent toutes les semaines, ou quand il le faut.
Dans le jargon des juristes, on appelle cela la « résidence alternée inversée ». Bien sûr, la pratique est encore loin d’être classique, mais de plus en plus de couples divorcés y pensent.
Comme on peut l’imaginer, cela sous-entend d’avoir les moyens financiers pour garder le domicile, et surtout une bonne dose d’entente pour la gestion de ce « nid ». Cette entente, par définition, n’est pas toujours simple à avoir après un divorce.
En règle générale, les professionnels du divorce que sont les psychologues et les avocats ne sont pas très favorables à cette pratique. Les juristes y voient plutôt une solution temporaire, une transition vers un fonctionnement plus classique et plus stable, comme la garde alternée. La justice y voit surtout un fonctionnement mis en place par les conjoints pour gérer l’urgence.
Les psychothérapeutes, sont eux aussi très sceptiques sur la gestion du quotidien. Cela regroupe par exemple, le manque d’intimité pour les ex conjoints, ou un déséquilibre dans la prise en charge des tâches domestiques, susceptibles de raviver d’anciens conflits. Pour les psychothérapeutes, rien ne vaut une bonne séparation nette, claire, encadrée par des règles précises expliquées aux enfants.
Finalement, ce sont les parents contre l’avis des « pros » qui adoptent cette option. Elle permet selon eux, de maintenir l’idée d’une famille, de ne pas remettre trop de choses en question d’un seul coup. L’autre raison principale, est évidemment le confort des enfants qui n’ont plus à bouger et gardent ainsi leurs habitudes. Cela peut s’avérer un facteur rassurant dans une situation un peu chaotique.
Le « nesting » n’apparaît certainement pas comme la solution parfaite, qui de toute façon n’existe pas. Il requiert des moyens financiers, et comme pour les autres solutions une bonne dose d’entente. C’est une possibilité de plus, le plus souvent adoptée par les ex-époux contre l’avis de l’entourage. Cependant, de nombreux témoignages, attestent que ceux qui ont choisi cette option ne le regrettent pas.
Crédit photo : William Doherty