Est-ce que promouvoir l’infidélité est contraire à la loi ? Non, apparemment, c’est ce que vient de décider le tribunal d’instance de Paris. Il vient de débouter une association catholique qui a assigné le site de rencontres extra-conjugales « Gleeden » sur ce motif.
Comme on peut s’y attendre, c’est un soulagement du côté du site. « C’est la victoire de la liberté d’expression sur ces bigots, animés d’une volonté de censure », a réagi Me Caroline Mécary, avocate de la société américaine Blackdivine qui édite Gleeden en France.
Concrètement, le tribunal a estimé, que l’obligation de fidélité n’était pas absolue, et relevait plutôt d’un accord entre les époux. Il a pris pour exemple, la pratique de plus en plus répandue du « libertinage », où le cas, ou « l’infidélité d’un époux peut être excusée par le comportement de l’autre ».
Du côté de l’association, on estimait, d’une part que Gleeden concluait des contrats avec ses clients en violation de l’article 212 du Code civil. Celui-ci dispose que « les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance » et d’autre part, l’avocat de l’association faisait remarquer que Gleeden joue justement sur le côté secret de l’adultère. On y trouve même, des listes d’astuces pour tromper son conjoint sans se faire prendre. Il est donc évident que ce site cible les adultères non consentis.
Comme toujours, chacun défend ses intérêts en cachant certains de ses buts. Il n’a pas échappé au tribunal la dimension politique de l’action menée par l’association, qui défend une certaine vision de la famille et des valeurs qu’ils ne peuvent imposer à tous. Il faut aussi prendre en compte l’évolution générale de la société.
Cependant, de son côté, Gleeden est avant tout une société qui vend une prestation et qui veut faire de l’argent. Elle ne peut pas se dire uniquement motivée pour une cause désintéressée comme la liberté d’expression et de penser. Pour elle, l’infidélité, c’est avant tout un business.
Et surtout dans tout cela, ne doit-on pas voir dans la fidélité entre époux, un peu plus que du sexe ? Il s’agit avant tout de confiance dans la qualité de la relation, si les mariages sont moins nombreux, faisons dans la qualité, pas dans la quantité.
Crédit photo : Markie Markie