Être une femme au Vatican, c’est bien sûr être largement minoritaire et vivre dans un milieu essentiellement masculin, tant par la représentativité que par le fonctionnement. C’est un peu pour cela que les femmes du plus petit État du monde, ont créé une association pour les femmes. C’est une première dans l’Etat pontifical.
L’association s’appelle, « Donne in Vaticano » (Femmes au Vatican). Elle a été officiellement enregistrée au n° 48 du registre des personnes civiles du plus petit État du monde. Une association exclusivement réservée aux femmes qui travaillent au Vatican, au Saint-Siège et dans les organismes qui lui sont rattachés.
L’association compte une soixantaine de membres, elle ne comprend que des laïcs, aucune religieuse n’a pour l’heure adhéré. Romilda Ferrauto, est la vice-présidente de D.VA. Elle fut rédactrice en chef de la section francophone de Radio Vatican, et surtout, une des premières femmes à avoir des responsabilités. A ce titre, elle a dû faire face aux réactions machistes de certains prélats. Elle précise cependant, « mais notre association ne s’est pas construite dans un esprit revanchard » prévient-elle. « Il n’y a pas de projet idéologique, mais le fait que certaines femmes, ici au Vatican, se sentent isolées et ont besoin de créer un réseau ».
D’ailleurs, Gudrun Sailer, journaliste à la rédaction germanophone de Radio Vatican, et qui a beaucoup travaillé sur l’histoire des femmes au Vatican tient à rappeler que « le Vatican est le seul État du monde où existe une vraie parité salariale entre hommes et femmes ». « Il n’y a pas ici d’économie privée, mais seulement des fonctionnaires, soumis à une grille salariale précise qui ne distingue pas entre hommes et femmes ».
Il ne faut pourtant pas s’emballer, car dans les hautes sphères de la Curie, les femmes demeurent néanmoins relativement absentes. L’esprit clérical reste très présent et si on rajoute à cela un machisme réel en Italie, on peut donc dire que, tout n’est pas rose concernant la place des femmes au Vatican.
Il a donc fallu quatre ans pour parvenir à faire accepter l’idée d’une association de femmes qui a rencontré de nombreuses résistances, mais elle a été plutôt bien accueillie par la haute hiérarchie. « Au début, il a fallu rassurer les hommes et certaines femmes sur le fait que nous étions dans le Vatican, pas contre lui » raconte Romilda Ferrauto.
L’église étant en perte de vitesse en Occident, faire une place pour les femmes, semble le moment idéal.
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