Quand on parle de parité, on évoque souvent le monde du travail, les salaires, les milieux politiques et la représentativité. Cependant, ce manque de représentativité féminine se retrouve même dans des endroits moins évidents comme sur Wikipédia, où 83 % des pages sur des personnes importantes concernent des hommes.
C’est le journal The Guardian, qui révèle cette anomalie en prenant pour exemple le cas de la grande inventrice Margaret E. Knight. Sa page ne compte que 500 mots, contre 8 500 pour celle de son équivalent Thomas Edison. Le quotidien britannique rappelle que Margaret E. Knight est considérée comme “l’inventrice la plus célèbre du XIXe siècle”, une sorte « d’Edison, version femme ». Pourtant, peu d’entre nous la connaissent, et la page Wikipédia qui lui est consacrée ne nous aidera pas à en apprendre beaucoup.
En cela Wikipédia, n’est que le reflet de la situation de notre société. Un chiffre de la BBC complète cette réflexion. Sur Wikipédia, moins de 17 % des pages de biographies concernent des femmes.
Plus inquiétant encore, il apparaît que seulement 15 % des contributeurs volontaires de Wikipédia sont des femmes, et une des raisons à cela, est en partie le résultat du harcèlement et des commentaires misogynes auxquels sont confrontées les rédactrices de l’encyclopédie en ligne.
On peut largement s’inquiéter quand on sait que Wikipédia est l’une des sources d’information les plus utilisées dans le monde, y compris chez les universitaires.
The Guardian poursuit très justement et alerte, « le fait qu’une source d’information si populaire affiche un tel fossé dans la représentation des hommes et des femmes peut avoir un impact dans de nombreux contextes, projets de carrières, personnes invitées dans des conférences et des événements…”
Décidément, les habitudes ont la peau dure et si la connaissance et l’encyclopédie sont « féminins », le dictionnaire et le savoir restent « masculins ».
Crédit photo : Festival della Creativita