L’actrice américaine Leslie Jones, vient de subir un déferlement d’insultes sexistes, de comparaisons animalières racistes. Cette campagne de haine terrible est passée aussi par le piratage de son site personnel, et la publication de photos de nu, d’informations personnelles, et d’une vidéo de gorille. Ces attaques émanent d’un mouvement américain néoconservateur et suprémaciste.
Au départ, c’est la sortie du film S.O.S. Fantômes, de Paul Feig qui a engendré des critiques parfois acerbes. Le « remake » du film culte des années 1980, réécrit en remplaçant entièrement la distribution masculine originelle par des femmes, n’a pas eu les faveurs de beaucoup de critiques cinématographiques. Leslie Jones faisant partie de la distribution, elle n’a pas échappé aux critiques.
Cependant, rapidement les critiques ont fait place aux insultes plus du tout en rapport avec le film. Ce qui est visé, ce sont les engagements de l’artiste. Celle-ci, est une féministe militante et sympathisante du mouvement de défense du droit des noirs, Black Lives Matter.
Les attaques sont l’œuvre du mouvement « Alt-Right » (droite alternative ). Il est né sur internet et s’attaque aux initiatives féministes et antiracistes dans les industries du jeu vidéo. Ce mouvement réactionnaire, et au fonctionnement libertaire n’a pas de porte-parole attitré, ni de structure à proprement parler. Il évolue sur des forums, où l’on se vante de n’avoir aucune censure, ni aucune modération. Ils ont en point de mire, ce qu’ils appellent le lobby des « social justice warriors », des militants progressistes qu’ils méprisent et dont Leslie Jones est l’une des figures.
Les militants de Alt-Right ont longtemps utilisé Twitter, en raison de la faiblesse de sa modération. Cependant, le réseau social vient de bannir de son compte Milo Yiannopoulos, grand apôtre de la provocation en ligne, tête de gondole du mouvement, et supporter de Donald Trump. Il aime à déclarer par exemple, « la solution au harcèlement en ligne est simple, les femmes devraient se déconnecter ». Plus récemment, le Britannique a fait de l’islam une de ses nouvelles cibles. Or, c’est ce même Milo Yiannopoulo qui s’était attaqué violemment à Leslie Jones.
On ne connaît pas encore l’auteur du piratage du site de Leslie Jones. Cependant, cela n’empêche pas Marc Randazza, un avocat spécialisé dans le revenge porn, (la diffusion sans son consentement d’images intimes d’une personne) de préciser, que « si Twitter n’avait pas banni Milo Yiannopoulos, je parie que le piratage du site de Leslie Jones n’aurait pas eu lieu ».
Crédit photo : Ma_Co2013