Le procès de cette militaire de 34 ans, accusée du meurtre de deux journalistes russes prend une autre dimension. Il dépasse le simple cadre juridique, pour devenir à lui seul le symbole du conflit russo-ukrainien de ces derniers mois.
Nadia Savtchenko, cette pilote ukrainienne, encourt une peine de 23 ans, et cristallise autour de son histoire un imbroglio diplomatique entre la Russie et l’Ukraine. Elle est devenue une héroïne nationale pour les uns, criminelle de guerre pour les autres.
Nadia Savtchenko est née à Kiev, elle intègre l’armée ukrainienne, et devient la première femme diplômée de l’école d’aviation de Kharkiv. En 2013, c’est le soulèvement de Maïdan contre le président Viktor Ianoukovitch. Après le début de la guerre dans l’est du pays, elle quitte les rangs de l’armée et rejoint une unité paramilitaire de volontaires armés. Ce bataillon sera accusé de plusieurs exactions sur des civils. Elle est arrêtée dans la région du Donbass, le 17 juin 2014.
A partir de là, les versions divergent. Du côté russe, Moscou l’accuse de la mort d’Igor, de deux journalistes de la radio-télévision publique tués par un tir de mortier en communiquant aux artilleurs de l’armée ukrainienne la position des deux hommes. Pour sa part Nadia Savtchenko, elle, estime qu’elle a été kidnappée par les rebelles, en territoire ukrainien, avant d’être livrée aux autorités russes.
Nadia Savtchenko a entamé, depuis jeudi dernier une grève de la faim, et de la soif pour protester. Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé lundi aux États-Unis, et à l’Union européenne d’accroître leurs pressions sur la Russie.
Crédit photo : Andrey Borodulin