Mercredi matin, une femme française a péri en actionnant sa ceinture d’explosifs, elle a préféré ce geste plutôt que d’être capturée vivante. C’est nouveau en France, mais elle rejoint une longue cohorte de femmes kamikazes, pas forcément musulmanes, qui se sont suicidées pour leur cause.
Des centaines de femmes ont rejoint au cours des deux dernières années, les terres de jihad syriennes ou irakiennes, mais ce n’est pas pour la très grande majorité pour participer à des attentats et finir en martyr. La kamikaze de Saint-Denis a préféré la mort à la reddition, elle n’a pas choisi de tenter de commettre un attentat-suicide visant des passants.
La religion musulmane condamne en principe formellement le suicide, et pour les musulmans, c’est d’autant plus condamnable que ce n’est pas le rôle qui est culturellement attribué aux femmes. Cependant, comme tout bon principe, la nécessité faisant loi, les responsables religieux terroristes arrivent à trouver un prétexte pour le contourner.
De 1985 à 2006, « plus de 220 femmes kamikazes se sont sacrifiées, ce qui représente près de 15 % du total des kamikazes recensés« , précise Fatima Lahnait, chercheuse, auteur du rapport « Femmes kamikazes, le jihad au féminin ».
C’est actuellement le groupe djihadiste nigérian Boko Haram qui utilise le plus des femmes Kamikazes. Elles vengent la mort de leurs maris ou de leurs pères, tués dans des affrontements avec l’armée nigériane. On ne peut pas proposer comme aux hommes les délices du paradis, notamment les fameuses 72 vierges, pour les femmes kamikazes, c’est la promesse de retrouver au paradis un être cher, un mari ou un père disparu par exemple.
Crédit photo : Jeanne Menj