Une application appelée « Gossip », qui permet de faire courir anonymement des rumeurs, suscite toujours des polémiques chez les lycéens. L’application a été retirée par Cindy Mouly, sa créatrice, avant de réapparaître quelques jours plus tard, avec un système de modération. Les syndicats lycéens (la FIDL comme le SGL) veulent obtenir l’interdiction totale de cette application.
Alors que dans la lutte contre le harcèlement les adultes, comme les jeunes, prenaient tout juste conscience de la gravité (un enfant sur cinq serait touché) et des dégâts humains que cela pouvait créer (allant parfois jusqu’à la dépression, voire le suicide). La création de cette application semble en effet une provocation dont on se demande bien si la prise en compte des conséquences a été réfléchie et quelles en sont les motivations, car bien sûr de nombreux ados s’en sont, tout de suite emparés pour se moquer du physique des uns ou « ragoter » sur la sexualité des autres avec des conséquences hélas prévisibles.
Il faut souligner avec bonheur que ce sont les lycéens qui réagissent. Les ados les plus raisonnables se sont rendu compte des dégâts qu’elle pouvait causer. Mais la pédopsychiatre Nicole Catheline fait remarquer que le harcèlement était « avant tout une affaire d’adultes qui n’encadrent pas assez les jeunes » et que doit-on penser en effet d’une société où ce sont les jeunes eux-mêmes qui doivent demander à être protégés des actions et des créations des adultes ? Et enfin tout simplement, que doit-on penser d’une application qui met le scandale comme activité banale ?
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