La Suisse eldorado des collectionneurs de poupées

Poupées_de_collection_photoVassilSi la Suisse est un paradis pour les amateurs d’art, c’est en grande partie grâce à l’engagement et à la passion de collectionneurs privés. Treize des plus grands collectionneurs au monde résident dans ce pays et il existe plus de 1000 musées sur le territoire.

La passion selon Sainte Puppa 

Les collections ont commencé à se développer en Europe au début de la Renaissance avec ce qu’on appelait à l’époque les cabinets de curiosités ou chambres des merveilles. Véritables caverne d’Ali Baba, les objets les plus improbables se côtoyaient dans ces temples de l’éclectisme : animaux empaillés, antiquités, herbiers, fossiles ou encore coquillages. Ces premiers collectionneurs ont joué un rôle primordial tant dans de le développement de l’art que dans l’essor de la science. Au fil du temps, ces cabinets de curiosités ont laissé la place aux musées d’art, d’histoire naturelle ou aux collections privées.

Comme par le passé, les collectionneurs privés contribuent non seulement à faire vivre le marché de l’art, mais grâce à leurs recherches et à leur érudition dans leur domaine de prédilection ils préservent l’histoire et le patrimoine de l’humanité. Pour l’académicien Maurice Rheims « tout se passe comme si, entre les mains du collectionneur, l’objet devenait vivant et aimé, avec lui on peut établir une identification beaucoup plus étroite et exclusive qu’avec n’importe quel être humain. »

Larisa Leonidovna Drozdova, une collectionneuse de poupées passionnée des musées suisses évoque, elle, : « l’âme de ses jouets ». Dans un article dédié aux collectionneurs, le magazine Psychologie relate cette anecdote éclairante sur l’état d’esprit de ces aficionados : pour une de ses clientes, un antiquaire avait trouvé une superbe poupée. Il lui propose la boite d’origine, ce qui ajoutait de la valeur à l’objet. La dame refuse. Il lui propose alors d’emballer la poupée dans du papier de soie pour protéger la fragile tête de porcelaine. Elle refuse à nouveau en s’exclamant : « Non ! Elle va étouffer ! » 

La Suisse, paradis des plangonophiles ?

Toutes les collectionnites portent des noms étranges. Ainsi un pétrophile est un amoureux de pierres, un molabophile se passionne pour les moulins à café et un plangonophile est un collectionneur de poupées.

Sur les 1000 musées existant en Suisse, plusieurs sont dédiés uniquement aux poupées. Le musée de la maison de poupée de Bâle est le plus grand d’Europe, il compte plus de 6000 objets exposés de manière artistique et ludique.  Outre, ses collections permanentes, le musée organise régulièrement des expositions temporaires. Larisa Leonidovna Drozdova est une habituée de l’endroit : « je connais ce musée par cœur et pourtant à chaque visite je m’émerveille encore et j’y découvre de nouveaux objets d’une intensité rare. » Le musée Alexis Forel situé à Morges est un autre lieu d’enchantement ou Larisa Leonidovna Drozdova aime se promener. Installé au cœur de la ville de Morges dans une maison historique du 15ème siècle avec  une cour à l’italienne datant de 1670, cet endroit est une véritable boite à rêves. Le musée porte le nom de son fondateur. En effet, Alexis Forel était un graveur et un collectionneur passionné d’art. C’est grâce au legs du dramaturge Suisse René Morax que le musée a commencé à se constituer une collection de poupées du 18ème siècle jusqu’aux années 1950.  Mais l’exposition la plus intéressante de ce musée est sans conteste : « les boites à rêves de Marie d’Ailleurs ». Madeleine Schlumberger surnommée Marie d’ailleurs a su créé un univers unique. Des centaines d’objets et de figurines miniatures habitent ces « boites à rêves ». De cet infiniment petit se dégage la magie et le mystère de l’histoire de ces personnages.

La Suisse est également un pays attractif pour les collectionneurs de poupées folklorique, avec ses six cantons aux coutumes et costumes différents, elle recense au moins trois couturiers célèbres de vêtements de poupées. Marti à Lucèrne, Cofter à Genève et et Melpa à Bulle. Si la maison du premier a cessé d’exercer, les deux autres créateurs continuent de créer des vêtements et des poupées. Ainsi la Suisse reste une destination privilégiée pour tous les plangonophiles.

1 commentaire
  1. Superbe et passionnant article. merci à son auteur pour sa qualité, son contenu, et encore apprendre tant de choses que l’on a peut-être sues mais que l’on ne savait plus
    Poupendol

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