Malgré le nouveau ministère des droits des femmes, les inégalités de genre ne s’effaceront pas du jour au lendemain dans la société. Devant ce constat réaliste, quels moyens restent-ils à la société civile pour lutter contre les résurgences du patriarcat ? Le sport est un bon révélateur de ces inégalités qui pèsent encore aujourd’hui sur les femmes, mais c’est aussi un extraordinaire moyen de les combattre.
Développer le sport féminin
La différence de traitement entre les grandes stars du sport masculin et féminin se fait de plus en plus mince au fil de la médiatisation des compétitions, et de l’introduction des contrats publicitaires dans la rémunération des sportifs. Par ailleurs, il n’en est pas toujours de même dans le sport professionnel, où les femmes sont souvent contraintes de mener de front un « double projet », selon l’expression du rapport sénatorial publié en 2011. Cette distinction se traduit notamment par des difficultés financières qui se renforcent lorsque l’athlète doit aborder sa seconde carrière …
C’est pourquoi il faut continuer de promouvoir le sport féminin. Surtout que la pratique du sport a été reconnue bénéfique dans l’aptitude au management, en particulier chez les jeunes femmes entre 26 et 40 ans. L’étude réalisée par Ernst & Young relève par exemple, que plus de six jeunes femmes sur dix occupant un poste de direction ont pratiqué le sport à l’université.
Le sport et l’éducation
Qui plus est le sport peut aussi jouer un grand rôle dans la vie d’une femme et dans la vie d’une mère. Avec la réforme de l’éducation, le sport tant mis en avant pourrait être de moins en moins assumé par les écoles. Devant la limite des capacités d’accueil et la faiblesse des budgets publics, c’est une manière de mettre les parents à contribution pour « les activités » de leurs enfants. Ainsi, pour les couples les plus pauvres, et à fortiori pour les mamans, sous prétexte de temps périscolaires, c’est en réalité plus de travail domestique à réaliser.
C’est aussi dans cette perspective que le Doha Goals Forum souhaite débattre de l’intérêt de la pratique sportive dans l’éducation des enfants. Car c’est un bon moyen pour autonomiser l’enfant autonome par rapport à l’adulte et à ses parents; toute la population doit y avoir accès. Or, les participants rappellent l’importance de développer le sport en parallèle des arts classiques tels que la musique ou le théâtre. De ce fait, la contestation des familles à l’égard de la réforme de Vincent Peillon semble bien légitime.