Asexuels et fiers de l’être. Ce vendredi, les « A » célèbrent la première journée de l’asexualité. Cette orientation, encore peu reconnue, représente 1 % de la population.
Ce n’est pas une question de religion, ni de frigidité. L’asexualité, c’est l’amour, sans l’attirance sexuelle. Et c’est une orientation comme une autre. Voilà ce que revendique l’association AVA (Association pour la visibilité asexuelle ) en organisant la journée de l’asexualité.
24 heures pour que le drapeau noir, gris, blanc et violet soit reconnu par le reste de la population. Les « A » (que l’on oppose aux « S », les sexués) désirent mettre fin aux amalgames faits entre leur orientation sexuelle et des problèmes psychologiques ou comportementaux, philosophiques ou religieux. Dans une société où l’épanouissement sexuel est considéré comme l’un des facteurs du bien-être, l’asexualité est parfois considérée comme une pathologie.
Ainsi, le sexologue-psychologue Pascal de Sutter explique que « Ces personnes ont un désir sexuel hypoactif (DSH), qui peut s’expliquer par toutes sortes de raisons. Elles ne ressentent pas l’envie d’avoir des rapports. Certaines peuvent en souffrir, d’autres non. Cependant, il est un peu absurde de se dire ‘je n’ai pas envie de faire l’amour, donc je suis asexuel’ ». L’asexualité ne mérite cependant pas de traitement médicamenteux pour ceux la vivant sans complexes.
L’AVA fait remarquer que l’asexualité ne relève pas d’une décision personnelle. L’asexualité n’est pas l’abstinence. Il ne s’agit pas non plus d’une absence d’émotion ou d’un jugement négatif sur le sexe, mais une vraie absence de désir sexuel.
Cela n’empêche pas certains « A » d’avoir des rapports avec un partenaire « non-A » pour satisfaire ses besoins. Tous les asexuels ne sont pas aussi coopératifs, mais pour la plupart, un partenaire qui ne serait pas trop demandeur ne poserait pas de problème.
L’Asexual Visibility and Education Network (AVEN), fondé en 2001 par l’Américain David Jay, revendique 70.000 membres à travers le monde. Une étude au sujet de l’asexualité a été menée aux Etats-Unis en 2004 par le chercheur canadien Anthony Bogaert. Elle conclut que 1% de la population est en fait asexuelle. Mais beaucoup n’en seraient pas conscients.