Les oiseaux voleront-ils encore demain ? La plupart des espèces de volatiles voient leur nombre régresser d’année en année dans le ciel français. Des nouvelles très inquiétantes.
Jusque dans les années 1990, des nuées de moineaux venaient picorer entre les tables de tous les cafés parisiens. Remplacés progressivement par les pigeons, les moineaux se font désormais rares dans la capitale, et il faut aller dans les parcs pour trouver les derniers.
Le Muséum national d’histoire naturelle a récemment annoncé les résultats de son programme Stoc de comptage des oiseaux, mené en partenariat avec L’Office français de la biodiversité (OFB) et la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Un programme qui regroupe des ornithologues spécialistes et des passionnés, tous bénévoles, qui deux fois par an se rendent dans une zone tirée au sort dans un périmètre de 10km autour de chez eux, pour compter les oiseaux.
Résultat : le déclin est presque généralisé, et certaines espèces très touchées comme l’alouette des champs et la perdrix grise auraient même perdu près de 30% de leur population en trente ans ! « Le déclin ne fait que s’accentuer », confirme le spécialiste et chercheur au CNRS Vincent Bretagnolle.
Pour les oiseaux des villes, comme les moineaux, l’artificialisation toujours plus forte des milieux urbains rend difficile le développement des oiseaux : moins de lieux où nicher, moins de proies pour se nourrir… Et ce n’est pas la politique de découpe systématique des arbres entreprise par la ville de Paris qui risque d’améliorer les choses dans la capitale. En milieu agricole, l’agriculture intensive et l’usage des insecticides ont privé de nombreux volatiles des insectes dont ils se nourrissent.
Pour tenter de sauver les oiseaux, une politique globale devrait être entreprise sur tout le territoire national en coopération avec les urbanistes, les mairies et les agriculteurs. Pour que demain, volent encore des oiseaux dans le ciel.